Sophie Binet
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Vrai nom | Sophie Binet |
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Date de naissance | 5 janvier 1982 |
Activités | syndicaliste |
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Sophie Binet, née le 5 janvier 1982 est secrétaire générale de la Confédération générale du travail (CGT) depuis le 31 mars 2023.[1]
En 2023, en plein mouvement social contre le projet de réforme des retraites, elle est la première femme élue secrétaire générale de la CGT. Les positions politiques de Sophie Binet se confondent généralement avec celles de son organisation syndicale, qui sont débattues en interne.
La CGT
Fonctionnement
Elle rappelle que le fonctionnement de la CGT est très décentralisé ; c'est un travail démocratique qui part d'en bas. Le rôle de la CGT est de faire converger tout ça et de donner un cap commun.[2]
Le principe de la CGT est que chacun chacune doit faire les choses à son échelle.[3]
"La CGT ne peut pas fonctionner sur des blocs, ça ne peut pas être 55% contre 45%, on n'est pas du tout sur le fonctionnement des organisations politiques ; il faut toujours qu'on vise des majorités beaucoup plus larges, au moins 2/3.[...] si l'on n'atteint pas ces majorités, en fait ça veut dire qu'on n'est pas capables de rassembler le monde du travail."[4]
Valeurs
Elle rappelle que le sexisme, le racisme et le positionnement d'extrême-droite sont incompatibles avec les orientations de la CGT.[5]
Action syndicale
Elle estime être parvenue à remettre le syndicalisme et la CGT au centre du débat public, alors que le patronat et Emmanuel Macron voulaient faire croire que les organisations syndicales, c'était le XIXe siècle.[6]
"En France on est dans une situation très particulière où l'on a une forme de syndicalisme par procuration : il y a plein de gens qui soutiennent les syndicats, notamment les jeunes, mais par contre le taux de syndicalisation est très faible."[7]
Démocratie
"Dans le pays on a eu une mobilisation contre les retraites qui été incroyable, malheureusement le président de la République a choisi de passer en force grâce aux instruments dont il dispose dans la Ve République. Il n'y a aucun autre pays en Europe où l'on peut faire cela. Je continuerai à dire que c'est proprement scandaleux, ça pose un problème démocratique grave."[8]
Féminisme
"ça n'est jamais une parenthèse le féminisme, ça doit structurer tous nos échanges."[9]
Elle rappelle que la CGT a des relations permanentes avec le mouvement féministe dans son ensemble. La CGT est membre du CNDF (Collectif National pour les Droits des Femmes) depuis 1995.[10]
Inégalités salariales
"Nous disons "grèves féministes" plutôt que "grèves des femmes" pour dire que les hommes sont les bienvenus et sont même nécessaires dans la mobilisation."[11]
"Les inégalités salariales servent au patronat, cela permet aux employeurs d'avoir une partie de la population qui est payée moins cher et ainsi d'organiser une forme de dumping social et de tirer les salaires vers le bas. Donc on peut dire aussi que les hommes sont pénalisés par ces inégalités salariales, parce que ça tire les salaires de tout le monde."[12]
Elle défend l'idée que payer les femmes au même salaire que les hommes permettrait d'augmenter les cotisations d'assurance chômage et les retraites ; si l'on avait l'égalité salariale, les cotisations retraites générées seraient bien plus élevées que les 12 milliards que le gouvernement prétendait récupérer avec sa réforme des retraites.[13]
Féminisme de classe
Selon elle, il est important de ne pas se limiter à lutter contre les rapports de domination liés au patriarcat, mais aussi avoir un féminisme de classe, c'est-à-dire agir contre les rapports d'exploitation capitalistes.[14]
"Pour nous le féminisme, ce n'est pas juste d'amener des femmes au plus haut niveau de pouvoir. Avoir Christine Lagarde patronne du FMI, ou Laurence Parisot patronne du Medef, ne change rien à la situation de toutes les femmes salariées."[15]
"Pour gagner l'émancipation des femmes, il faut gagner leur indépendance économique : il faut qu'elles aient les moyens de quitter leurs conjoints violents, avoir la liberté de choisir ce qu'elles veulent faire et ce qu'elles veulent être".[16]
Prostitution
"A la CGT, on considère que la prostitution n'est pas un travail, c'est une violence. Nous ne parlons pas de travail du sexe, mais de prostitution et de système prostitutionnel. On pense qu'il faut abolir ce système prostitutionnel, nos corps ne sont pas des marchandises. Le fait d'être obligé de vendre son corps contre de l'argent est une aliénation fondamentale". C'est une exploitation qui est toujours organisée par des hommes.[17]
Social
Elle dit que les métiers du social sont exercés à 80% par des femmes, et elle pense que cela explique pourquoi ils sont dévalorisés.[18]
Elle dit que l'austérité est organisée dans le secteur social, et que lorsque des services sociaux ne sont plus assurés par l'Etat, ce sont des femmes qui prennent en charge leurs proches sur leur temps libre et leur vie privée (exemple : + de 40% des enfants de - de 3 ans ne sont ni scolarisés ni en crèche, et sont pris en charge à l'arrache par la maman obligée d'arrêter de travailler, c'est une entrave à l'accès des femmes au travail).[19]
Elle propose de socialiser les tâches domestiques en créant un vrai service public de prise en charge de l'autonomie en matière de petite enfance et de personnes âgées.[20]
Elle dénonce le fait que le manque de moyen des assistantes sociales provoque un déficit des vocations : "les objectifs sont géniaux mais on ne pourra pas les tenir parce qu'on n'aura pas les moyens de le faire".[21]
Santé
Elle dénonce le fait que le secteur de la prise en charge des personnes âgées fait de plus en plus l'objet de spéculation (silver economy) ; beaucoup d'argent public va être investi dans ce secteur, et cela intéresse les investisseurs.[22]
Elle veut exclure le privé lucratif de ce secteur, "ce n'est pas possible que qu'il y ait de l'argent public qui permette d'aller financer la distribution de dividendes privées pour des crèches privées et des Ehpads privés. (selon elle, le scandale Orpea n'était que la partie émergée de l'iceberg)[23]
Éducation
Elle a commencé à militer très jeune, dès le lycée.[24]
Elle a été conseillère principale d'éducation dans plusieurs zones d'éducation prioritaire (ZEP).[25]
Elle dit avoir demandé à être affectée en ZEP pour essayer de comprendre les raisons des inégalités scolaires.[26]
L'un de ses motifs de colère les plus importants est le sacrifice du secteur éducatif, social, et notamment l'aide sociale à l'enfance. Elle dit que des milliers d'enfants sont laissés sans aucun accompagnement à cause des logiques d'économie budgétaire (elle donne l'exemple d'élèves qui étaient victimes de violences sexuelles, et qu'on ne pouvait pas leur trouver de place en foyer : "j'étais obligée de les envoyer toutes seules à l’hôtel, ou de les renvoyer chez elles alors qu'il y avait des violences à la maison, c'est gravissime.").[27]
Relations
Emmanuel Macron
Selon elle, Emmanuel Macron est un théoricien de la théorie du ruissellement : il théorise de ne pas prendre les richesses aux plus riches parce que cela profite à tout le monde. "On voit bien que c'est tout l'inverse en fait : c'est le fait que les plus riches soient toujours plus riches qui appauvrit toute la population."[28]
CNews
Elle a refusé de répondre au média Cnews.[29]
Elle explique que le boycott de CNews et du JDD est cohérent au sein de la CGT, il est une conséquence du soutien de la grève des journalistes de I-télé (celle d'octobre 2016) et de celle du JDD (2023)[30]
Citations
En s'inspirant d'une citation de l'historien américain Howard Zinn, "ne laissons pas les chasseurs écrire l'histoire des lapins", elle dénonce que le patronat et la classe dominante réécrivent l'histoire à leur avantage et tentent d'invisibiliser des passages de l'histoire (exemple : on n'apprend jamais la Commune de Paris à l'école).[31]
- ↑ Article Wikipédia Sophie Binet
- ↑ La CGT (29 novembre 2023). ☕️ On discute avec Sophie Binet [LE LOCAL #3 (00:08:20)]
- ↑ La CGT (29 novembre 2023). ☕️ On discute avec Sophie Binet [LE LOCAL #3 (00:09:21)]
- ↑ La CGT (29 novembre 2023). ☕️ On discute avec Sophie Binet [LE LOCAL #3 (00:12:39)]
- ↑ La CGT (29 novembre 2023). ☕️ On discute avec Sophie Binet [LE LOCAL #3 (00:09:49)]
- ↑ La CGT (29 novembre 2023). ☕️ On discute avec Sophie Binet [LE LOCAL #3 (00:15:32)]
- ↑ La CGT (29 novembre 2023). ☕️ On discute avec Sophie Binet [LE LOCAL #3 (00:15:57)]
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- ↑ La CGT (29 novembre 2023). ☕️ On discute avec Sophie Binet [LE LOCAL #3 (00:44:32)]
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